Raphaël Boilard

Si toi aussi tu t’ennuies de rencontrer l’humain sous toutes ses facettes, je t’invite à lire mon expérience avec le Quartier des générations.

D’abord, j’aimerais me présenter.

Je m’appelle Raphaël, j’ai 20 ans et j’habite à Lévis. Je suis actuellement au baccalauréat en Enseignement au secondaire – français, langue première. Lorsque j’ai terminé mes études au cégep en Sciences de la nature en mai 2019, j’ai décidé de prendre une année sabbatique pour faire différents projets de volontariat. Aujourd’hui, j’ai le goût de te partager l’expérience que j’ai vécue au Quartier des générations à Montréal pendant deux magnifiques semaines.

Bien que je connaissais Montréal un peu, je n’avais jamais mis les pieds dans le quartier Ahuntsic, où la majeure partie du chantier s’est déroulée. Notre groupe était très diversifié. En effet, plusieurs provinces canadiennes étaient représentées, soit le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Alberta. De plus, un participant de l’Estonie et une autre de la Russie complétaient parfaitement notre équipe hétérogène. Le premier dimanche, nous avons été accueillies et accueillis par les résidentes et résidents du Quartier des générations. Ces personnes retraitées et autonomes ont choisi de vivre dans un établissement où des valeurs comme l’entraide, le partage et l’ouverture aux autres règnent. Cette première rencontre a été plus que réussie et a donné le ton pour les deux semaines suivantes.

Partager des moments de nos vies respectives m’a permis de grandir et de comprendre les réalités de tout un chacun.

Les activités se sont ensuite enchaînées au fil des journées. Création littéraire, cuisine collective, discussions, apprentissage de la musique, présentations variées sur nous et marche en plein air sont quelques exemples parmi beaucoup d’autres. Bien que ces activités étaient hautement intéressantes, ce que je retiens le plus de ce séjour, c’est les échanges avec les résidentes et résidents du Quartier des générations. Partager des moments de nos vies respectives m’a permis de grandir et de comprendre les réalités de tout un chacun.

Pas très loin de là, il y avait la Résidence Berthiaume-Du Tremblay. Notre équipe a fait beaucoup de bénévolat dans ce lieu qui héberge des personnes âgées en perte d’autonomie. Mon passage là m’a permis de voir la réalité en face. Puisque j’ai perdu mes grands-parents il y a plusieurs années, ça faisait longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans une résidence. J’ai vu des gens seuls entre leurs quatre murs qui étaient contents d’avoir notre compagnie, même si ce n’était que pour une demi-journée. J’ai réalisé à quel point il était triste de voir la solitude se promener dans les couloirs alors qu’elle a consacré sa vie à fonder la société dans laquelle je vis aujourd’hui.

Notre chef d’équipe, Anne, nous a fait participer à plusieurs activités différentes afin qu’on puisse découvrir (ou redécouvrir) Montréal sous un nouvel angle. Que ce soit en allant se promener au mont Royal, en écoutant un concert à l’oratoire Saint-Joseph ou encore, en festoyant lors de Montréal en lumière, ces moments nous ont permis de solidifier nos liens en tant qu’équipe.

D’ailleurs, c’est ce que je souhaite à chacune et chacun d’entre vous : des « tours », comme celui que j’ai vécu grâce à Chantiers jeunesse, qui vous feront apprendre.

Aujourd’hui, je suis grandement reconnaissant de l’expérience que Chantiers jeunesse m’a offerte. D’autant plus que ces deux semaines ont précédé l’annonce du gouvernement visant à confiner tout le monde pour se protéger de la COVID-19. Lorsque je repense à la vie avant la pandémie, mon souvenir le plus récent est ce chantier intergénérationnel qui m’a fait grandir.

Et pour m’aider à m’en souvenir, une résidente du Quartier m’a envoyé une photo de la rivière des Prairies. C’était un magnifique coucher de soleil dans lequel le rose se marie avec le bleu du ciel et celui de l’eau, un mélange harmonique qu’on pourrait comparer aux rencontres colorées des deux semaines précédentes. Derrière la photo, Béatrice m’a écrit « Bons grands tours dans ta vie ». D’ailleurs, c’est ce que je souhaite à chacune et chacun d’entre vous : des « tours », comme celui que j’ai vécu grâce à Chantiers jeunesse, qui vous feront apprendre. Il faut se rappeler que des merveilles peuvent se cacher dans des moments aussi simples qu’une discussion avec une personne plus âgée que soi!


Raphaël Boilard – Ambassadeur CJ