À Tiohtiá:ke (Montréal), sur les terres traditionnelles non cédées du peuple Kanien’kehá:ka, l’organisme Échanges Racines canadiennes (ÉRC) a tenu son Rassemblement annuel du 22 au 24 février. Le thème du Rassemblement de cette année était « Chercher nos chemins ».

Durant cet événement, plus de 450 jeunes autochtones et non autochtones provenant de partout de l’Île de la Tortue (Canada) se sont réunis pour participer à divers ateliers. Les différentes activités et séances ont abordé les thèmes de la communauté, de l’identité et de la réconciliation et exploré les différentes façons de combler le fossé entre les jeunes autochtones et non autochtones.

Tout au long de l’événement de trois jours, nous pouvions assister à une grande variété d’ateliers inspirants et éducatifs tels que l’écriture comme source de bien-être, des cours sur le perlage traditionnel, une conférence sur la motivation par Riley Yesno, une période de questions et réponses avec la députée Mumilaaq Qaqqaq et encore plus.

En tant qu’ambassadrice, j’ai assisté au Rassemblement pour représenter Chantiers jeunesse et promouvoir l’organisme. Par contre, en tant qu’individu, je suis venue au Rassemblement pour affronter des situations inconfortables, m’engager avec le monde et en apprendre plus sur des opinions complètement différentes des miennes. D’ailleurs, les participants du Rassemblement venaient de diverses régions, communautés, réserves et villes du pays et chacun d’entre nous a des histoires et des expériences à partager. Pourtant, au cours de cette fin de semaine extraordinaire, nous nous sommes tous réunis avec le même but : combler ce fossé entre les peuples autochtones et non autochtones.

Étant une occasion d’apprentissage pratique, le Rassemblement m’a inspiré, mais a aussi remis en question mon point de vue. Sur le chemin du retour, j’ai réfléchi à ma fin de semaine et je me suis demandé ce que signifiait être une alliée. J’ai appris que ça voulait dire que tous les espaces doivent être adaptés aux besoins des personnes marginales.

Bref, nous devons défier les espaces oppressants. Pourquoi? Parce que chacun a sa place et a le droit de se faire entendre. Il est temps pour ceux qui ont des privilèges de décentrer leur voix afin de centrer celle des marginaux.

Avec les nombreux jeunes conférenciers qui ont dirigé les ateliers, j’ai également appris que les leaders les plus ambitieux sont les jeunes qui refusent de faire preuve de complaisance. Ils s’impliquent, sont présents pour leurs communautés, défient le statu quo et s’engagent avec le monde, tout comme les jeunes impliqués avec Chantiers jeunesse.

Enfin, je voudrais terminer avec quelques mots du directeur de l’ÉRC, Max FineDay. Lors de la cérémonie d’ouverture, il s’est adressé directement aux jeunes et a dit : « L’espoir peut nous aider à continuer. Il peut nous garder en vie. Nous espérons pouvoir améliorer les choses. » Après avoir réfléchi sur le Rassemblement, s’il y a une leçon que j’ai apprise, c’est la suivante : si nous voulons continuer à donner de l’espoir, nous devons « chercher notre chemin » ensemble, nous soutenir mutuellement et penser aux sept prochaines générations dans tout ce que nous faisons pour aujourd’hui, demain et toujours.

Natasha Frank, ambassadrice CJ