Élodie Benoit

Le One World Refugee Film Festival de 2020


Dans un monde délimité par des frontières, des millions de personnes sont emprisonnés dans les murs de leur pays où leur vie est mise en danger et de nombreux individus périssent chaque année à cause des conditions invivables de leur milieu.

Cette année, l’organisme One World Arts a choisi comme thème une population très sensible et vulnérable mondialement, soit les réfugiées et réfugiés, pour le festival annuel One World Film Festival. En partenariat avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), le festival comportait six programmes concernant divers situations et aspects vécus par des personnes réfugiées à travers le monde. Parlant de crises connues comme celle en Syrie, mais aussi abordant des crises silencieuses comme le génocide du peuple des Rohingyas, ce festival de films était rempli d’émotions vives nous permettant de nous glisser à la place des réfugiées et réfugiés et de comprendre leur réalité choquante. À travers ces récits et ces images, il a été possible de constater de grandes différences entre les situations de crises globales et les raisons pour lesquelles certains groupes cherchent un refuge.

Dans notre société, nous sommes peu sensibilisées et sensibilisés par rapport aux situations et aux vécus des personnes réfugiées. D’ailleurs, nous avons une vision floue entourant la notion de ce terme puisque ces situations d’actualité sont rarement présentées en première de journaux. Ainsi, ce festival a su m’éduquer et m’expliquer les différentes facettes des réfugiées et réfugiés et de leur histoire. En observant les divers programmes, il est possible de voir à quel point l’humanité peut être inhumaine et à quel point l’oppression peut être destructrice. Ces six films ont su démontrer l’importance et l’urgence d’agir pour ces peuples très vulnérables.

Si l’aide des autres pays face aux dangers que les peuples opprimés vivent avait été plus présente, certaines situations auraient certainement été moins cauchemardesques…

Le premier programme « Voices from Syria » porte sur les réfugiées et réfugiés musiciens de la guerre en Syrie. Il explique l’importance de la musique en temps de crises et comment elle est apaisante pour les musiciennes et musiciens et leur entourage. Montrant beaucoup de résilience, les Syriennes et Syriens réfugiés ont exprimé l’histoire derrière leur déportation et la manière dont la guerre a affecté leur vie et leur famille.

Le deuxième programme « The Rohingya crisis » aborde le génocide vécu par le peuple des Rohingyas, une minorité religieuse en Birmanie. Il a pu exposer l’éradication du peuple et montrer la souffrance qu’il a subie au courant du dernier siècle. Encore aujourd’hui, des milliers de réfugiées et réfugiés rohingyas sont pris dans des camps au Bangladesh et continuent d’être victimes de persécution et d’inégalité dans des conditions médiocres à cause de leur croyance.

Le troisième programme « The situation of LGBTQ+ refugees » a su exposer les discriminations que les personnes de la communauté LGBTQ+ vivent dans certains pays et les dangers provoqués par leur orientation sexuelle. Il rend aussi compte des difficultés que les personnes réfugiées font face dans leur pays d’accueil comme trouver un logement, obtenir la demande d’asile et dénicher un emploi.

Le quatrième programme « Refugees and the climate crisis » explique l’urgence climatique et le besoin d’agir face à la déportation de masse des réfugiées et réfugiés climatiques. En exposant la manière dont différents peuples sont affectés par les changements climatiques comme l’Indonésie et le Soudan, divers expertes et experts ont montré les lacunes des systèmes gouvernementaux et de la solidarité face aux changements climatiques.

Le cinquième programme « Canadians speaking out for refugees » a su montrer l’importance de l’implication des citoyennes et citoyens des pays d’accueil dans la lutte pour les conditions des personnes réfugiées. En montrant le soutien d’un groupe de femmes canadiennes pour la situation des réfugiées et réfugiés du peuple Yazidi en Iraq, ce film a souligné à quel point l’implication au sein d’une cause peut aider des gens en situation vulnérable et les faire sentir entendus et compris dans leurs besoins.

Le sixième programme « Memory and the refugee experience » a raconté l’expulsion de certains peuples en montrant leur parcours intrépide afin de fuir la guerre affectant leur pays au travers de plusieurs témoignages. Les récits de ces parcours forts en émotions ont aussi explicité les fortes inégalités que ces personnes réfugiées ont vécues et vivent encore dans leur pays d’accueil.

Enfin, le One World Refugee Film Festival m’a définitivement ouvert les yeux sur les nombreuses inégalités vécues par ces individus et l’inefficacité de l’aide internationale pour ces gens en détresse qui sont souvent piégés dans leur propre pays. Ces films montrent clairement la réalité vécue par ces groupes et à quel point leurs douleurs restent imprégnées dans leur mémoire.

Si l’aide des autres pays face aux dangers que les peuples opprimés vivent avait été plus présente, certaines situations auraient certainement été moins cauchemardesques… Ça laisse un goût amer. Par ailleurs, je vous invite à suivre la page Facebook de UNHCR Canada puisque l’organisme publie fréquemment des articles et des vidéos d’actualité sur la situation de groupes et d’individus qui sont ou ont été des réfugiés.


Élodie Benoit – Ambassadrice CJ